Tsaky telozoro pour les Gasy kely... Petit triangle isocèle frit, qu'ont
essaimé sur les rives orientales de l'océan indien les travailleurs
expatriés du nord de l'inde. On le trouve ainsi à la Réunion (samoussa),
l’île Maurice (samoossa), aux Comores (samboussa), en Somalie
(Sambousse) , au Kenya (samusa) et jusqu'en Ouzbékistan. Ici à Porto,
sur les rives de Douro, il porte le nom de "chamuça" et se partage les
étals des confeiteria se disputant la place avec ses cousins
les "rissois" (petits beignets salés). Farçi et cuisiné avec à peine
quelques hachés de viande de bœuf et enrobé d'une vraie pâte fine faite
maison. En quelques instants j'atterris au km 243 du train de Manakara,
4 ans en arrière, dégustant le meilleur sambosa du monde comme seules
savent faire les petites gargotières malgaches. Gonflé d'air de sa
friture, mes doigts avaient failli lâcher cet exotique tétraèdre avant
que les fines vapeurs des cives envahissent mon palais quand le train
avait démarré Aujourd'hui, ils sont accompagnés d'un verre de Vihno
Verde. Un vin pétillant de fraicheur avec ses minuscules bulles qui
font disperser dans le palais quelques parfums de notes épicées avant de
s'engouffrer dans le ventre d'un malgache en mal de son océan.
Avenue Boavista . Porto . Sept 2011
Train de Manakara - aout 2007