jeudi 13 novembre 2014

Les coquilles Saint-Jacques de Yolaine

L'histoire des épices a été de tout temps une histoire de migration et de voyage. Le combava est un agrume dont le nom provient des anciennes cartes maritimes, où une île indonésienne à l’est de Bali, dans l'archipel de la Sonde, dans la mer des Moluques, est dénommée « Sumbawa ». Comme mes ancêtres, il a navigué le long des rivages de l'océan indien avant d'atterrir sur sa terre promise sur l'île de Madagascar. Ce soir, il s'est fait invité dans mon assiette en parfumant de par ses zestes une coquille Saint-Jacques avec les gestes méticuleux et appliqués de Yolaine. Alors un adage, ou plutôt un "Hainteny"* malgache me revient à l'esprit:
Serait-ce Pierre qui sent bon la fleur ou ma grande sœur Yolaine qui fleure bon l'Ylang pour que cette pièce embaume telle la chambre d'une princesse parfumée ?
Non ce n'est point Pierre qui sent bon la fleur ou ma grande sœur Yolaine qui fleure bon l'Ylang. Mais c'est l'amitié qui exhale ses parfums, raison pour laquelle cette demeure sent bon le "fihavanana"**
Depuis, les coquilles Saint-Jacques de Yolaine sont devenues pour moi le plat de l'emblème de l'amitié car il est généreux, parfumé et sacré. Sacrément bon.
* forme savante et poétique malgache
** amitié dans le sens malgache, un lien qui cimente le peuple