mardi 13 octobre 2020

Jus de coco

Parcourir le cirque, d'îlet en îlet, d'un piton à un autre est une bonne introduction à la découverte d'une culture d'un territoire. Après avoir exploré ses interstices les plus intimes de son relief ou encore être monté sur ses sommets pour une vue imprenable de ses limites, elle doit se terminer par une dégustation de ce qui résume, de ce qui concentre l'essence d'un chemin parcouru de la journée. Ici, à Mafate, il n'y a pas mieux que de goûter les rhums arrangés de chaque village et la poésie de la bouche devient celui des mots: le corps enveloppant d'une liqueur douce amère d'une note d'agrumes fait fondre notre âme aux îlets des orangers. L'odeur entêtante d'un fruit de la passion coule en douceur dans nos gorges assoiffées d'amour aux Îlets des Latanniers. L'acidité d'un tamarin et les essences des plantes dont les effluves ont embaumés nos chemins se trouvent soudain au fond de nos palais au replat des Roches Plates.

Et puis, en fin de parcours, une descente vertigineuse du
Maido
en bus, nous fait plonger en quelques minutes de la montagne à la mer (avec 2000 m de dénivelé) comme cette noix de coco qui est tombée de son palmier pour nous faire sentir à 25° à l'ombre après un réveil à 5° le goût de la mer, des sables et des cocotiers.
Alors je me souviens, de nos longs voyages en 404 familiale des Hauts-plateaux à la Côte-Est à Madagascar, de Tana à Tamatave (avec quelques km de pistes, bac à Brickaville, poussé de voiture à Ranomafana ...), où l'on préfère malgré la grosse fatique de la journée, goûter au jus de coco sur la plage avant de rentrer dans notre maison à Anjoma.

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