samedi 10 octobre 2020

Whalala

L'entrée dans
Mafate via la rivière des galets est digne d'un décor d'opéra, le prélude de L'or de rhin. Elle nous met d'emblée dans un contexte d'une quête, celle de nos ancêtres, à la recherche d'une nouvelle liberté vers une terre inconnue dans le whalala.
Petit à petit nous gravissons les cimes et d'ilet en ilet nous atterissons, au bout du deuxième jour, sur un ruisseau où nous avons établi un camp de fortune sous une ambiance sonore digne du film d' "Apocalypse now" de Francis Ford Coppola sous la musique de la Chevauchée de la Walkyrie* de la même trilogie de Wagner.
Malgré les interdits, notre sergent d'état major, Seb, nous a ordonné de faire un feu de camp. Et là, notre jeune rescapé du jour, François, a sorti sa fiole de rhum vanillé. Une gorgée de cette liqueur inattendue m'a remis dans la quête de mes origines, le but ultime de ce voyage à la rencontre de mes ancêtres. Alors j'ai ressenti dans ma bouche, les durs labeurs des coupeurs de cannes sous la chaleur moite des plaines. Et si cette gousse de vanille isolée dans cette bouteille est là , c'est parce qu'un jeune esclave nommé Edmond Albius a reussi à féconder de ses mains habiles et de son esprit vif une orchidée, et qui changer l'histoire du monde.
A eux, je lève mon verre de rhum, en versant quelques gouttes sur cette terre foulée par mes ancêtres, en rendant hommage aux centaines de milliers d'esclaves qui ont versé leurs sueurs , leurs larmes de souffrance dans ce précieux breuvage. Merci François
*vols d'hélicoptère

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